Un lion sous toutes les convoitises

Le cénotaphe de Montaigne a connu de nombreux transferts et bien des péripéties, tout comme le lion qui repose aux pieds du gisant !

Symbole récurrent dans l’iconographie funéraire, le lion représente le courage et la force et veille sur le défunt. Suite à sa présentation dans l’article « Un lion aux multiples facettes », nous vous dévoilons aujourd’hui quelques secrets bien gardés !

 

« Que le tombeau du grand écrivain retrouve sa vraie place ! »

Le cénotaphe de Montaigne se trouve dans le hall d’entrée lorsque la Faculté des Lettres et des Sciences ouvre ses portes en 1885, au 20 cours Pasteur. Il ne devait plus beaucoup changer de place. C’est seulement en 1971, un siècle plus tard, que le cénotaphe est déplacé pour être présenté dans l’exposition “Bordeaux 2000 ans d’histoire” qui faisait revivre la naissance et le développement de la ville depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.

À l’issue de l’exposition, le conservateur du musée souhaite le restaurer et le conserve dans les réserves du musée d’Aquitaine (qui occupait à ce moment-là l’aile nord des bâtiments du musée des Beaux-Arts). La décision avait alors été prise de transférer le musée d’Aquitaine dans les bâtiments de la Faculté des Lettres et des Sciences, cours Pasteur ; l’université partant s’installer sur le campus de Talence en 1971.

 

 

Seulement, le président de l’Université de Bordeaux III, Monsieur Lefevre, s’inquiète de ne pas voir le gisant de Montaigne retrouver sa place initiale suite à l’exposition. De même, la Société des Amis de Montaigne alertée publie dans la presse et à de nombreuses reprises de vives adresses contre le conservateur du musée.

 

 

Wanted !

Le gisant retrouve finalement sa place trois ans plus tard, l’Université étant alors en travaux (entre 1982 et 1986) pour devenir le futur musée d’Aquitaine, qui ouvrira ses portes en 1986.

C’est à ce moment-là que des voleurs en profitèrent pour dérober le lion ! Probablement dans la nuit du 19 au 20 octobre 1982, au moment où le cénotaphe se trouvait dans le hall de l’ancienne Faculté. Alors même que le conservateur avait fait appel à une société de gardiennage pendant la durée des travaux des locaux de l’ex-faculté de lettres.

Une plainte a bien sûr été déposée, mais restée vaine jusqu’à présent…