Michel Eyquem de Montaigne, dans les pas de ses parents et de ses aïeuls, vécut à Bordeaux. Historiquement, la maison familiale se situait dans le quartier Saint-Paul, au 23 rue de la Rousselle. C’est dans cette bâtisse, à la façade remaniée au 19e siècle, que Michel Eyquem se maria en 1565. Il continua d’y habiter jusqu’en 1570 puis démissionna de sa charge de conseiller au Parlement de Bordeaux pour se retirer sur ses terres en Périgord, dans son château.

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Maison familiale de Montaigne, 23 rue de la Rousselle, plan. Bulletin et mémoires de la Société Archéologique de Bordeaux, Tome XVLIII, 1931, pl. I

 

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Maison familiale de Montaigne, porte. Photo : Panajou, Bulletin et mémoires de la Société Archéologique de Bordeaux, Tome XVLIII, 1931, pl. III.

De cette maison familiale bordelaise, il reste peu de chose. Certains éléments anciens sont décrits dans un article de la Société archéologique de Bordeaux datée de 1933 : un ancien occupant des lieux y parle d’une large cheminée rustique, d’une belle porte désormais murée, surmontée d’un « arc brisé formant une élégante ogive au tympan de laquelle deux coeurs sculptés en relief sont opposés » et qui ouvrait sur une ancienne tourelle extérieure desservant quatre niveaux. On apprend également que la maison abritait un oratoire comme on en voit dans les châteaux ou les demeures notables. Il s’agissait d’une véritable chapelle voûtée d’ogives, présentant encore la trace de l’emplacement d’un ancien autel. A cette maison s’ajoutaient d’autres bâtiments, des chais notamment utilisés par la famille dans la cadre de leurs activités commerciales.

Ce qui est moins connu, ce sont les autres logis occupés par Montaigne à Bordeaux !

En premier lieu, la « mairerie » qui lui servit pour ses fonctions de maire de 1581 à 1585. Elle est adjacente à l’église des Dominicains, 20 rue des Ayres, toujours dans ce même quartier Saint-Paul.

Maison d'habitation de Michel de Montaigne à Bordeaux, par le Baron Charles de Veze, 1813, Lith. Marie Payen, Imp. Carles, Documentation du musée d'Aquitaine, original BM fonds Delpit n° 69 2956

Maison d’habitation de Michel de Montaigne à Bordeaux, par le Baron Charles de Veze, 1813, Lith. Marie Payen, Imp. Carles, Documentation du musée d’Aquitaine, original BM fonds Delpit n° 69 2956

 

Une dernière maison plus énigmatique et méconnue est également attribuée à Montaigne. Elle se trouve à l’angle de la rue du Maréchal-Joffre et de la rue de Cabirol, non loin de la place Pey Berland et tout près de l’ancien fort du Hâ ! Cette rue descendant vers l’Hôtel de ville a changé maintes fois de nom, et a eu notamment pour appellation rue des Minimes.

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Détail de la maison située au 17 rue des Minimes (actuellement n°12 rue du Maréchal Joffre)

Cette maison fait aujourd’hui pâle figure en comparaison de l’allure qu’on lui connaissait encore au 19e siècle. En effet, sa localisation et son aspect sont connus grâce à deux sources. Un livre de Voyage d’Aubin-Louis Millin, publié en 1808, la mentionne au 17 de la rue des Minimes et, mieux encore, un dessin du Baron Charles de Vèze nous la montre !

Du joli mur pignon et des belles fenêtres à meneaux, il ne reste rien aujourd’hui si ce n’est un mur aveugle surmonté d’un étrange animal. Au poste de guet à l’angle de deux murs, cette figure déjà rongée par le temps, mais encore bien visible des passants, est bien présente sur le dessin du baron et semble être devenu le gardien de la mémoire de ce lieu.

 

 

Carte des lieux où Montaigne a vécu à Bordeaux

Cliquez sur la carte pour découvrir les lieux où vécut Montaigne à Bordeaux

 

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Sources :

René Forton, « La maison Familiale de Michel de Monaigne à Bordeaux », Bulletin et mémoires de la Société Archéologique de Bordeaux, Tome XVLIII, 1931, p. 16 – 20

Aubin-Louis Millin, Voyage dans les départemens du midi de la France, 1808, Tome IV, seconde partie, page 641.

Cadish, « La vraie maison de Montaigne », Sud-Ouest version numérique publiée le 27/09/2010,  www.sudouest.fr/la-vraie-maison-de-montaigne

Cadish, « Le logis de la mairerie », Sud Ouest version numérique publiée le 01/10/2013, www.sudouest.fr/le-logis-de-la-mairerie