Le célèbre cénotaphe de Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) est l’une des œuvres les plus emblématiques des collections permanentes du musée d’Aquitaine. L’humaniste vécut à Bordeaux et en Aquitaine au XVIe siècle. Philosophe, moraliste et écrivain érudit, les recherches universitaires défrichent encore les multiples facettes de cette figure incontournable de la Renaissance, auteur des Essais.

À l’occasion de ses 30 ans en janvier 2017, le musée d’Aquitaine souhaite restaurer et mettre en valeur ce monument, qui fait partie du patrimoine de la ville de Bordeaux.

cénotaphe Michel de Montaigne (détail inscription)

Cénotaphe de Michel de Montaigne (1533-1592), photo : Léo Fiévet – mairie de Bordeaux

 

Daté de la fin du XVIe siècle, cet imposant édifice (2,33 m de long pour une hauteur de 1,58 m), occupait l’emplacement du couvent des Feuillants où a été inhumé l’illustre penseur. Classé au titre des monuments historiques, le tombeau accuse aujourd’hui le poids des ans. Plusieurs fois déplacé, il présente d’importantes fragilités, révélées lors du rapport technique de restauration établi par le restaurateur Jean Délivré en avril 2016.

Sa lecture est rendue difficile par une succession d’interventions subies au cours des siècles (reconstitutions, bouchages, ragréages…) : « Les différentes interventions sur le cénotaphe ont été faites en général après des transferts, ceux-ci occasionnant quelques dégâts à l’œuvre. [….] » souligne le diagnostic établit par le restaurateur. Et si la structure globale du cénotaphe n’est pas en danger (aucune fissure ou cassure n’a été relevée sur le monument et l’épiderme de la pierre est en bon état), l’aspect général du cénotaphe, lui, « est extrêmement chaotique, et bien peu agréable à voir », souligne Jean Délivré, qui relève aussi l’encrassement de certaines zones et la patine fortement jaunie.

La restauration vise ainsi à redonner une cohérence à l’œuvre, par un nettoyage (compresses et vapeur) puis une retouche globale d’harmonisation, et la reprise de certains ragréages au plâtre (joints, coins, zones à remodeler). Le temps estimé pour les travaux de restauration est de 40 jours. Ils seront réalisés in situ à l’automne 2017, avec isolation du public.

Faire un don pour restaurer le cénotaphe de Montaigne, c’est aussi agir pour la préservation, la valorisation, mais surtout la transmission d’un patrimoine national et d’une pensée de référence en matière d’humanisme, représentée par le célèbre Aquitain Michel de Montaigne.

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