Revenons aujourd’hui sur les derniers instants de Montaigne, mis en images par les peintres du XIXe siècle.
Montaigne est durant sa vie plusieurs fois confronté à la mort. En particulier, son plus proche et intime ami, Etienne de La Boétie, rencontré lorsqu’ils travaillaient tout deux au Parlement de Bordeaux, meurt à l’âge de 33 ans, en 1563, de la tuberculose. Montaigne, très affecté par cette perte, rédigera plus tard un des chapitres du livre 1 des Essais à son intention, intitulé « L’amitié ». La perte de ses enfants l’affectera également beaucoup, seule une de ses filles Léonor survivra, née le 9 septembre 1571.
Quant à la mort de Montaigne, affaibli par sa maladie, il s’éteindra dans son château le 13 septembre 1592, à 59 ans, probablement d’un œdème à la gorge. Les derniers instants de sa vie furent représentés par Alexis Joseph Pérignon en 1836, puis par Joseph-Robert Fleury en 1853.
Etienne Pasquier a laissé un témoignage de cette fin chrétienne où Michel de Montaigne aurait expiré vers l’élévation alors qu’il assistait à une messe dans sa chambre. Cette image de la mort de Montaigne s’est propagée au début du XVIIe siècle par ce témoignage, elle correspondait à l’image que l’on se faisait alors de l’auteur des Essais.
Le tableau d’Alexis Joseph Pérignon de 1836 représente Montaigne allongé dans son lit avec un prêtre à ses côtés. Légèrement levé sur son coude gauche, les mains jointes, il attend les derniers sacrements. Sa femme porte déjà le deuil et renforce la composition morale et religieuse de cette scène. Sa fille, Léonor, est à la droite de sa mère. Dans une contorsion, elle affiche sa douleur et son désespoir. Sur la gauche des gentilshommes (parents et amis) présentent leurs derniers respects.
Il ne repose pas, comme son père, auprès de ses ancêtres, mais seul, dans l’église des Feuillants à Bordeaux – à l’emplacement actuel du musée d’Aquitaine – lui le premier et le dernier des Montaigne et le seul à avoir légué ce nom à la postérité.
Sources :
Philippe Desan, Portraits à l’essai : iconographie de Montaigne, 2007
L’Agora, vol. 10, n° 3, hiver 2004
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